Roule ma poule

On nous avais prévenus: Phnom Penh a vélo, c'est comique. Eh bien nous n'avons pas été déçus ! Nous y arrivons tranquillement en bus, le problème c'est que quand tu débarques comme cela dans une ville que tu ne connais absolument pas, tu n'as rien pour te repérer. Du coup, on essaye tant bien que mal de se renseigner dans le bus auprès des personnes qui voyagent avec nous, pour savoir ou celui ci va nous poser. Au final, il s'avère que des l'entrée dans la ville, le bus ouvre ses portes toutes les 2 minutes pour extraire un de ses passagers. Apres avoir joué au petit poucet pendant près d'une demie heure, il finit par s'ancrer dans une petite ruelle, et la les rares passagers qui étaient encore dans le bus en descendent. Bon ok, terminus tout le monde descend, mais on est ou ?  Grace aux chauffeurs de tuk tuk présents, nous nous repérons un peu dans la ville. Les vélos réassemblés, nous nous lançons a l'assaut des rues de Phnom Penh dans la nuit, mais surtout dans un gigantesque bordel. Il faut croire que nous devenons forts en course d'orientation, car nous trouverons la guesthouse en moins d'une demie heure, juste le temps de gouter aux joies de la conduite en vélo dans cette grande ville. Le lendemain est un grand jour, puisque l'on fête les 6 ans de Marie ! Nous prenons conscience une fois de plus que le temps défile car ca y est, nous avons tous fêté notre anniversaire durant ce tour du monde... Nous avons hâte de re rouler, c'est pourquoi Phom Pehn s'avèrera n'être qu'une transition pour nous. Je laisserai René et les enfants, le lendemain matin, pour me rendre au musée du génocide de Tuol Sleng. Se retrouver dans cet endroit, mesurer l'horreur que ca a été au moment même ou l'on jouit d'une grande liberté est très fort. Tuol Sleng, tous ces yeux qui vous regardent, qui vous témoignent de ce que l'homme peut faire de pire...

Le départ pour Kampot est prévu pour le lendemain, alors dans l'après midi, René remet les vélos en route, on planifie un peu le programme, tranquillement. L'occasion de discuter un peu avec les jeunes qui travaillent dans la guest house. C'est ainsi qu'on découvre que beaucoup ont plusieurs jobs, parfois ils sont encore étudiants.
Le lendemain, des 7 heures du matin nous revoilà a l'assaut des routes. la sortie de la ville est mémorable. Il y a du monde partout, des scooters notamment, ca fuse dans tous les sens (nous n'avons malheureusement pas de photos, sécurité oblige lol). C'est au point ou a un moment on s'est demandés si l'on n'était  pas a contre sens tellement le nombre scooters nous arrivant dessus était impressionnant. 9h, on est en sueur mais on a survécu lol , la circulation se calme un peu. L'ambiance est au four mode grill thermostat 5, infernal : on bronze pas, on cuit. Le vent n'arrange pas nos affaires, bref la reprise est un peu difficile. La bonne surprise, c'est que plus on roule, plus les paysages sont jolis. Bizarrement c'est également de plus en plus vert alors que l'on s'attendait a une végétation très sèche.

  13 heure, on en peut plus, les langues touchent le sol, du coup, nous décidons que cela suffit pour aujourd'hui, le compteur indique 45 petits kilomètres : dur dur.

Le bonheur d'Eliot en Asie, les balais lol 

Nous retrouverons au fil des jours nos jambes de 20 ans, histoire de relever la tête et de profiter de la vie qui nous entoure car on est quand même la pour ca ! Le Cambodge, c'est le pays du marché, il y en a dans tous les petits villages que l'on traverse, les enfants vont de surprise en surprise (de dégoût en dégoût aussi car des animaux découpés en veux tu en voila). Ici, les cochons voyagent en scooters; les poules, les canards: même combat ; les routes, c'est folklorique ! La population est toujours aussi enthousiaste a notre passage, allant parfois jusqu'à rouler un moment avec nous, histoire d'échanger 2 3 mimes (très pratique a vélo lol).

Nous découvrirons également que dans le sud du Cambodge, une part importante de la population est musulmane, au détour d'une route il n'est donc pas rare de voir une mosquée.

Apres 3 jours de pédalage, Kampot pointe le bout de son nez.

 Pour la première fois du voyage, nous y avions réservé notre guesthouse. Nous avons bien fait car celle-ci s'avère être un petit lieu de paradis. Nichée en pleine verdure au bord d'une rivière luxuriante, ambiance super familiale, des jeux, des lapins, le calme de la rivière, des vélos pour les merdeux : ca fait du bien.

 Nous y rencontrons une famille d'américains qui voyage depuis 7 ans a bord de leur voilier de 15 m, avec leurs 2 enfants... 7 ans quand même... Mais également une famille de parisiens venue avec leur voiture pour une virée de plusieurs mois en Asie.

Nous décidons donc de poser notre camp de base pour plusieurs jours ici et de partir a la journée en vélo sans les bagages (c'est bon ca). Nous irons ainsi passer une journée a Kep et profiter un peu de la mer mais également de la vie qui tourne autour du crabe bien sur.

La région de Kampot est également réputée pour son poivre, nous avons été visiter une ferme, histoire de se cultiver un peu.

 Nous avions entendu que l'on pouvait voir des lucioles pas loin de la guesthouse. Nous embarquons donc un soir, une fois la nuit tombée, a bord d'une barque et nous laissons guider par notre capitaine . De nuit, bercés par le bruit du moteur, un soir de pleine lune s'il vous plait, c'est assez magnifique comme soirée.

 Apres quelques kilomètres, notre guide nous arrête face a un maquis au bord de l'eau. Il coupe le moteur, bon ca doit être la les lucioles... Ben waouu, on en a vu, allez peut être 10 lol. Si c'était pas le soir des lucioles ca aura été un moment sympa, d'être comme cela au fil de l'eau sous une jolie lune. Eliot résumera un peu la situation concernant les lucioles en ponctuant la visite par un "Pourquoi on a pris le bateau nous?". Il nous reste une semaine avant de retrouver la Thaïlande. Nous aurons vu beaucoup de choses au Cambodge, rencontré beaucoup d'occidentaux, mais nous sommes un peu en manque de vrais partages avec les locaux, alors espérons que cette dernière semaine nous offre cela :)

Cambodia nous voila !

Ces 30 jours au Laos seront vraiment passés très vite. D'ailleurs depuis quelque temps nous trouvons que la machine temps s'est un peu emballée... A l'heure ou j'écris cet article, cela fait 10 jours que nous découvrons le Cambodge. Nous allons être honnêtes, nous le découvrons un peu d'une manière différente puisque nous n'avons pas beaucoup roulé en vélo. Depuis que nous avons découvert que nos vélos étaient vraiment passe partout, eh bien on les plie et on les replie dans tous les sens lol. Mais c'est cool, ils ne sont pas rancuniers. Pourtant ils pourraient, parce que la soute d'un bus cambodgien je suppose que c'est loin d'être le meilleur moment de leur vie de "vélotourdumondiste"! Bref, petit résumé de ce début de périple cambodgien. Tout d'abord le fameux passage de frontière avec le célèbre  "pourboire" de 1 dollar, eh bien facile lol. Le monsieur tente sa chance en nous demandant le prix du visa et le prix du tampon (pour le coup, il se lâche et réclame 5 dollars par tête). René et les sous vous connaissez lol, il commence a dire "euh on m'a dit un dollar ..." Moi, 5 dollars, pour le coup j'ai vu rouge, j'ai pris mon air énervée (non, en fait j'étais énervée lol)  "no, stamp is free". Regards échangés, le monsieur devait juger l'ennemi, moment de latence, puis un retentissant "ok". Quoi c'est tout? lol. Marie aura juste eu le temps de faire ses exercices dans la cabane aux visas, une première ! 

Les premiers kilomètres dans ce nouveau pays sont complètement vides (paysage de végétation brulée, pas d'âme qui vive, chaleur de plomb, on se sent un peu seul la). Nous arrivons tant bien que mal a Stung Treng. Le temps de s'occuper le lendemain de la blessure d'Eliot et nous voila dans le bus pour Siem Reap.

 D'autres voyageurs croisés nous avaient prévenu que la route n'avait pas beaucoup d'intérêt, qu'elle était en mauvais état et qu'il n'y avait pas de guest house sur plus de 150 kms. Vu notre niveau de fatigue, le choix du bus a été vite fait. Nous voila donc a 2 pas d'Angkor ! C'est un peu surréaliste d'ailleurs. Je crois qu'a chaque fois qu'on se retrouve dans des lieux comme cela, a renommée mondiale de par leur beaute, ca nous fait le même effet. On est un peu en mode hystérique, les enfants voyant qu'on est comme des dingues... ben font les dingues, bref : Angkoooooorrr. je crois que cela tombe vraiment au bon moment, nous nous offrons 3 jours de vagabondage entre les différents temples (en vélos, nous leurs devons bien ca). Le site est magique, immense.

Nous n'en verrons qu'une partie: il faudrait plus d'une semaine pour tout voir. Nous viendrons le dernier jour profiter d'un lever de soleil en toute intimité (nous devions être a peine 10.000 lol). Le truc génial c'est que tu arrives vraiment a faire abstraction du monde, de la cohue touristique. Enfin ceci, une fois devant Angkor wat, quand tu attends que le soleil se lève; parce que avant, sur la route quand tu t'es réveillé a 4h30 du matin, que tu pédales avec les yeux encore fermés et que tu te fais doubler par des touristes en tuk tuk, t'es plutôt en mode grrrrrrr ils vont me piquer MA place, les fainéants lol. Angkor restera a coup sur parmi nos très bon moments de ce périple.

 La ville de Siem Reap se révèlera très accueillante, d'autant que nous avons eu la chance d'y être pendant les périodes de fêtes dues au nouvel an chinois.

 Nous voulions ensuite prendre le bateau pour nous rendre a Battambang, trajet réputé pour être magnifique. Seulement, suite a des lectures de forum, nous avons vu que ce trajet en bateau (qui ne s'adresse qu'aux touristes: les Cambodgiens ne sont pas fous, ils prennent le bus qui est 3 fois plus rapide et 3 fois moins couteux) pouvait virer au cauchemar. Nous avons donc renonce a nous lancer dans l'aventure, de peur de passer un enfant par dessus bord avant l'arrivée a Battambang lol. C'est donc en bus que nous effectuerons cette route: on a été bien secoués, mais je crois que nous nous disions  tous :  c'est quand même cool parfois de ne pas galérer sur nos vélos sous 35 degrés!

 En plus nous avons eu droit a un spectacle mémorable a notre arrivée dans cette nouvelle ville, avec une horde de chauffeurs de tuk tuk qui a littéralement assailli le bus. C'est dans cette cohue que nous avons tant bien que mal réussi a extirper  nos braves vélos de la soute. Battambang est une ville bien agréable. Nous avons en plus eu la chance de découvrir grâce au patron de la guesthouse que les Wampas jouaient le soir même dans un bar. Quoi les Wampas ? C'était complètement improbable et inoubliable, d'autant  que Didier Wampas a eu la gentillesse de se rendre disponible pour partager un moment avec nous :)

Nous y retrouverons "le grand" Elliott avec qui nous avions fait le trajet de bus dans la journée, petite photo clin d'oeil des Eliot - Elliott et leurs papas, avec le petit qui fait du boudin :)

Toute la région de Battambang est surnommée le grenier a riz du Cambodge. Nous avons donc passé une journée, guidés par James, a découvrir des fabriques familiales de feuilles de riz, nouilles de riz,

mais aussi plein d'autres productions de la région, comme le vin ; eh oui! Bon, sa dégustation ne nous aura pas convaincu, par contre la liqueur de gingembre aurait mérite d'obtenir une petite place dans la carriole lol.

 Se faire guider en tuk tuk, c'est pas mal parfois, James s'est montré adorable, on sentait qu'il aimait faire découvrir sa région et son anglais parfait nous a permis d'apprendre beaucoup de choses.

James et son fils :)

Se retrouver a regarder les charlots en plein Cambodge, improbable lol

On finira la journée par un envol de chauves-souris depuis une grotte ou l'odeur, même a plusieurs mètres, te débouchait les narines! Un beau spectacle offert par ces affreuses bestioles.

 Nous avons ensuite repris le bus direction Phnom Penh, ou nous nous reposons (oui,  je sais on est pas trop crédibles la) et fêterons les 6 ans de Marie ce soir avant de reprendre nos vélos pour le sud du Cambodge : "On the road again :)".