La décision de traverser en bateau étant prise, nous avons cherché le point d'embarquement. Je demande à une dame, qui me répond dans un anglais parfait : "it's not possible to cross by boat, and it has never been"; après quelques secondes, elle rajoute "but you can cross with the ferry, it's just over there"... ah ben oui, forcément! Il a fallu ensuite prononcer le nom de la destination pour acheter les tickets : Trpanj. Bon, on est arrivés en face sans souci, les vélos, qui ont fait l'attraction, garés au milieu des voitures.
Un panneau indique un camping à 1 km, que nous trouvons assez facilement : au bord de la mer, bordée de palmiers. La gérante, allemande, nous trouve immédiatement "cool" et nous nous installons.
Nous sommes arrivés assez tôt et avons ainsi le temps pour une vraie baignade: l'eau est chaude en surface, sur 30cm, ce qui provoque une sensation assez étrange en nageant, un peu comme si l'eau froide des profondeurs venait essayer de nous happer.
Le jour commence à décroître lorsque nous préparons à manger et apercevons alors que ce nous prenons pour des écureuils dans les arbres au-dessus de nous sont en fait des lérots. Celui qui habite dans notre parcelle étant atteint de quintes de toux... mais ce n'est pas le bruit qui perturbera le plus la soirée. En effet, nous sommes à quelques mètres du bord du camping, et nous pensions n'avoir vu rien d'autre que du maquis au-delà. Et pourtant, à la fin du repas, alors que la nuit est complètement tombée, nous entendons une bande de joyeux fétards s'approcher, nombreux, en imitant tous le hurlement du loup. Nous nous regardons et je suggère à Eliot qu'il s'agit peut être tous simplement réellement de loups: à sa réaction, je vois qu'il trouve aussi que c'est super bien imité : je le rassure; non, ce n'est pas possible, c'est forcément des mauvais plaisantins. Les sons s'arrêtent et les enfants s'endorment sans souci. Les hurlements reprennent, plus lointains et me poussent au renseignement: il s'agit de chacals dorés, très craintifs de l'homme.
La plupart des résidents du camping se retrouvent au bar, et je rencontre un jeune couple d'allemands très sympathiques, qui a rallié le Monténégro à la Grèce en cyclotourisme il y a quelques années. C'est exactement le parcours qui nous attend : ils me donnent leurs sentiments et des conseils utiles, notamment sur l'Albanie.
Après cette soirée forte en contraste, nous décidons de traverser la presqu'île dans sa largeur: après une longue ascension, c'est la descente, plus raide encore, vers Orebic.
# René
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La région est connue notamment pour ses vins.
Petite boutique insolite croisée en pleine descente |